Pinturas introspectivas Bruno Sfeir 

EXPOSITION – À partir de ce soir, au palais municipal de Jounieh, et jusqu’au 31 juillet

Les peintures introspectives de Bruno Sfeir

L’article de Zéna ZALZAL

 

 Atmosphère onirique au palais municipal de Jounieh, où une douzaine de tableaux au pastel gras, signés Bruno Sfeir – et présentés par l’ambassade d’Uruguay au Liban –, déclinent, dans une palette de tons brun-sable-orangé, des paysages imaginaires.
Pas tout à fait surréalistes ni tout à fait réalistes, les panoramas élaborés par Sfeir ont la particularité d’associer une ambiance diffuse nimbée d’ésotérisme à une grande précision du trait. Des silhouettes intemporelles y apparaissent, le plus souvent sans visages, parfois à têtes d’œufs, d’autres fois déployant leur « âme », à travers des auras évanescentes cerclant les contours de leur représentation corporelle.
Des jeux de clairs-obscurs, d’éléments cachés, de contrastes de couleurs sèment également le trouble dans un espace toile par ailleurs d’une ordonnance quasi géométrique.
On l’aura compris, « les peintures de Sfeir altèrent les limites de la compréhension conventionnelle » (dixit le critique Jacob Klintowitz dans son essai The Universe At An Alpha Stage). Elles dégagent néanmoins une forte charge émotionnelle et mystique. Ce qui amène le spectateur à les appréhender en puisant des éléments de rapprochement dans son bagage spirituel personnel.
Parsemées de symboles récurrents, comme l’œuf, la clé, l’arbre, etc., les compositions, présentées sous grands et moyens formats, dessinent des images mentales issues de l’inconscient. L’inconscient du peintre, en premier lieu, lequel puise « spontanément » dans son moi intérieur les représentations qu’il trace d’une main assurée. Et l’inconscient du spectateur donc qui trouve dans ces scènes matière à projection.

Influences uruguayennes
C’est l’introspection qui guide le pinceau de Bruno Sfeir. La recherche d’une vérité intérieure et l’aspiration à une transcendance qui le portent à peindre de manière méditative, assure-t-il.
« Une partie de mon travail consiste à percevoir et ressentir l’invisible pour le révéler ensuite au monde sensible », indique d’ailleurs cet artiste uruguayen d’origine libanaise, qui est né en 1970 à San José. Il a étudié la peinture à l’École nationale des beaux-arts à Montevideo, puis s’est formé à la gravure au Club de la gravure de la capitale
uruguayenne.
À son actif, des expositions en Amérique latine, aux États-Unis, en Espagne, en France, en Belgique, au Kuwaït (où certaines de ses œuvres trônent au Musée d’art moderne) et à Beyrouth, où il avait exposé une première fois en 2002, à l’institut Cervantès.
Bruno Sfeir, qui revendique l’influence du grand maître uruguayen de l’art moderne Joaquin Torres Garcia, mène à sa manière, mais avec son symbolisme propre, un travail artistique à la recherche de sa vie intérieure. Intéressant.

Zéna ZALZAL

* Jusqu’au 31 juillet. Du lundi au vendredi, de 10h00 à 22h00, au palais municipal de Jounieh. Informations à l’ambassade d’Uruguay : 09/636529 – 30.

About Bruno Sfeir

Bruno Sfeir estudió en la Escuela Nacional de Bellas Artes de Montevideo – Uruguay, posteriormente se forma con discípulos del maestro Joaquín Torres García y en el Club de grabado de Montevideo. Si bien su pintura toma elementos del constructivismo de Torres García, su proximidad al movimiento surrealista es aún mayor. En su obra, la intuición preside el movimiento revelando a cada paso una iconografía peculiar que elude rápidas conclusiones. Nos encontramos con un trabajo de carácter introspectivo que se manifiesta a través de un viaje interior. Una búsqueda incansable que despierta en el artista un interés por culturas milenarias de enseñanza y espiritualidad. En el año 2000 se traslada al Líbano, (país de origen de su abuelo paterno y gran impulsor de su creatividad) y más tarde al Golfo Pérsico, Egipto y Marruecos. Este es un punto de inflexión en la vida del pintor; pues su obra se impregna de ese perfume oriental, un aroma que perdura hasta en su más reciente producción. Actualmente Sfeir reside en España donde continúa con su prolífica producción. Bruno Sfeir studied at the Escuela Nacional de Bellas Artes in Montevideo - Uruguay, subsequently founded, along with students of the teacher Joaquín Torres García, the Montevideo Engraving Club. Although his painting takes up elements of constructivism from Torres Garcia’s, its proximity to the surrealist movement is even greater. In his work, intuition leads the motion, revealing in every step a peculiar iconography that avoids quick conclusions. It is a job of introspective nature that manifests itself through an inner journey. In 2000, after an untiring search that awakens an interest in ancient cultures of teaching and spirituality in the artist, he decides to move to Lebanon, (country of origin of his paternal grandfather and great promoter of his creativity) and later to the Persian Gulf, Egypt and Morocco. This is a turning point in the life of the painter; because his work is impregnated with that oriental perfume, an aroma that lingers even in his latest production. Sfeir currently lives in Spain where he continues with his prolific production.